Argus apparut dans une pièce vaste et ronde, derrière lui se trouvait une porte aux énormes battant néanmoins pourrit par le temps. Les délabrements remarquables à vue d’œil sur les colonnes de pierre de chaque côté de la vaste salle, témoins des fatals évènements survenu dans ce lieu saint, étaient rongé par les plantes grimpantes d’allure des plus louches, d’une teinte noir d’encre et pigmenté d’un rouge sang vif. Le Maître du Donjon leva la tête pour remarquer le ciel, la salle était à pièce ouverte, sans doute le plus grand point faible de la défense de cette citée dite imprenable. L’ennemi n’aurait eu qu’à prendre des wyverns et « hop! ». Argus s’avança au centre de la salle, sous le regard dément et impitoyable de celui qui était assis sur le trône délabré par le temps. Au milieu de la pièce, sur le plancher, était tracé un immense cercle bleu, abîmé par l’âge, et les ravages de la pluie sans doute, dont le gigantesque dessin couleur or avait presque complètement disparu.
« -Que viens-tu faire ici, Ô maître du donjon de Vingaard… » Dit sur un ton sifflant celui qui ne quittait pas le trône tout en pianotant impatiemment, de ses doigts griffu, sur le bras, pratiquement éclater, de la chaise royale.
Marmonnant de noirs pensés à voix basses, Le maître leva les yeux par-dessus ses lunettes en demi-lune pour fixer celui qui venait de parler :
Un gobelin, portant sur sa tête un chapeau grotesque, une tête d’animal, dont la bouche servait à mettre ce dernier, laissant les dents pointues former un ornement des plus ridicules autour de la tête. Le chef des gobelins valait bien sa place, de par sa puissante magie des plus occultes, permettant de ramener les âmes, contrairement aux nécromanciens qui, eux, ramenaient les morts en os et en chair pourrie.
« -Tu sais très bien ce que je viens faire ici, gobelin! » répliqua sèchement Argus, mécontent.
Le Gobelin, sur un geste nonchalant, fixait ses griffes sous différents angles, feignant d’être impressionner par la simple vue de celles-ci. Argus eu une simple toux forcée, impatient et n’étant pas d’humeur à la rigolade gobeline. Le gobelin se redressa d’un saut sur son trône de pierre, fixant fortement le Maître du donjon d’un regard fou, sourire pointu ornant ses lèvres verdâtres.
« -Alors, ça y est? Tu viens finalement t’agenouillé devant ma toute puissance? Une armée de 100 gobelins à l’extérieur, et que dire de l’intérieur! Et ce que je prépare changera sans doute l’avenir de tout FaerDiel! » La créature verdâtre avait dit cette dernière phrase avec un sourire ironique sur sa gueule gobeline.
Argus reprit sur un ton exaspéré :
« -Ce que tu fait est sans doute la chose la plus stupide de tout FaerDiel, justement. Comment crois-tu que tu te fera obéir de ce qui en résultera? Ce n’est pas un gobelin qui dira à un mort ou une créature des Limbes quoi faire! Je te l’Assure… »
« -Justement! C’est ÇA qui est hilarant! Je n’aurai qu’a le laissé démolir tout le monde, personne ne porte jamais attention aux gobelins alors moi et ma race seront sauf! » Cria le gobelin, fière de son plan. « Et qu’en feras-tu? Rien du tous voyons! Puisque, pauvre que tu es, tu es neutre! Tu ne peux agir proprement! C’est ça qui est drôle! Et tu es le seul qui verra tout venir! » Le chef éclata finalement de rire, un rire maniaque et crôa de gobelin.
« -Tu sais très bien que si ça ne dépendait que de moi, tu serais déjà mort… Néanmoins je t’avertis, j’en mettrai d’autres au courant! Et ceux-là n’auront pas besoin d’armée pour t’écraser en entier! Leur simple pas sera ce qui t’arrêtera… bien entendu. »
Le chef verdâtre fixa alors le maître du donjon avec des yeux encor plus gros que jamais, déjà que l’on trouva impossible qu’il ne les ouvrit plus grand qu’ils ne l’étaient déjà. Il sauta au sol, sautant d’un seul coup la vingtaine de marche qui le séparait d’Argus.
« -Qu’ils viennent! HeheHAHA! Qu’ils viennent! Mais il sera trop tard! HeheHAHA! Il sera trop tard quand les humains viendront! Il sera beaucoup trop tard même! Une armée c’est long à déplacer! HeheHAHA! »
Argus, plus sérieux que jamais, essuya d’un revers de main les postillons de cette infâme créature verte. Les Gobelins, ils l’énervaient!
« -Qui a parler d’une armée? Pas moi, bien entendu! Je t’ai parlé d’une poignée de héros. Oh que oui! Une poignée seulement sera assez forte pour écraser les tiens. »
Le gobelin ne put s’empêcher d’éclater de rire.
« -Une poignée? Oh oh! Une POIGNÉE! HeheHaha! Ils mourront de mes archers avant même d’avoir atteint les remparts! Une simple poignée d’homme! HeheHaha! »
« -Une poignée de Héros, juste et bon! Quelques surhommes, et femmes bien entendu. Ces derniers résisteront les flèches, repousseront les lames, jusqu'à ce qu’il n’y ait plus un seul gobelin dans toutes ces ruines! »
Le chef des gobelins se pourlècha les babines d’excitation.
« Qu’ils viennent tes Héros! Je les attendrai de pied ferme, mon clan prêt à les réduire en purée! HeheHaha! »
Argus arbora un sourire satisfait.
« -Nous verrons bien, qui de toi ou eux serons fière le moment venu. » Il avait dit ces paroles avec un sourire étrangement satisfait.
Le Maître du donjon se retourna, partant lentement mais sûrement à petits pas nonchalants.
« -Pourquoi ne retourne-tu pas de la même façon que tu es arrivé, Ô Argus le grand? » demanda le gobelin dans un tons sarcastique
L’interpellé se retourna, le visage serein et calme, malgré la remarque du gobelinoide.
« -Va savoir… Et n’oubli surtout pas, ta folie causera ta perte,… idiot. »
Et il disparu simplement par la grande porte de bois pourris aperçu à son arrivée, laissant derrière lui, dans une stupeur idiote, le Chef du clan Wakwa, Crarnicra, fils d’Értrack le sournois.
